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Citations de Pierre Bourgeade

« On éprouve des sentiments complexes quand on parle à quelqu'un qui tient dans ses bras quelqu'un dont on a rêvé. »

(La NRF, nº 345, 1er octobre 1981, p. 140)

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« À Hollywood [...], on n'[est] pas un homme si on ne fum[e] pas dix cigares par jour. Pourquoi ? Parce que le cigare, c'est le sexe. Les hommes à Hollywood, et dans tous les USA, doivent aller ainsi, le sexe érigé entre les dents. »

(La NRF, nº 345, 1er octobre 1981, p. 140)

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« Je ne fume pas. Je me contente de sucer le bout des seins. »

(La NRF, nº 345, 1er octobre 1981, p. 176)

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« Je suis toujours amoureux. Malheureusement, je suis versatile. J'ai peine à garder une partenaire. Je me lasse vite. Ai-je une petite ? Je voudrais une grande. Ai-je une grosse ? Je voudrais une maigre. Ai-je une bavarde ? Je voudrais une muette. Et vice-versa. La beauté fatigue. La laideur encore plus. Les brunes sentent fort. Les blondes, fade. Les rousses, écœurant. »

(La NRF nº 345, 1er octobre 1981, p. 176)

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« Pourquoi faire des enfants alors que les villes, les banlieues, les cimetières sont pleins ? »

(La NRF, nº 345, 1er octobre 1981, p. 176)

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« L’essentiel pour un écrivain est d'arriver au mystère par la clarté. »

(Le Monde, 20 novembre 1998, p. 5)

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« Où finit l'érotisme, où comment l'obscénité ? Cela dépend, peut-être de celui qui regarde, autant, sinon plus, que de celui qui agit. (Playboy nº 1, 20 novembre 1998, p. 94)

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« Les vieillards sont, d’ordinaire, dans un tel état de délabrement qu’ils ne peuvent offenser rien ni personne, si ce n’est le langage. » (La Femme sans visage, Pygmalion, 1984, p. 87)

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« [Le] Panthéon, ce nain géant, qu’est-ce que je dis, ce sein géant qui fait pendant à l’autre sein, Montmartre, la Ville est le sillon qui sépare ses deux seins. Paris est une femme, la guerre y sent la fuite, les rues y souffrent de langueur, la pointe isocèle de l’île Saint-Louis a la forme exacte d’un bas-ventre. Impossible, de quelque endroit que l’on considère la ville, son histoire, de ne pas se sentir imprégné de lâcheté, de cruauté, d’amour. »

(Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 85)

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« Paris a une couleur, le gris… le gris dans toutes ses teintes… le gris dans toutes ses nuances… le gris dans tous ses états… gris pastel… camaïeu… lavis… je dirais même que c’est plus qu’une couleur… c’est une manière d’être de la ville… du ciel… du fleuve… de la pierre… un amollissement… un adoucissement… une sorte d’affaiblissement de l’âme. Je me suis toujours senti très parisien en cela : mon âme accordée au gris de la ville, le gris de mes yeux à ses ciels… l’impression qu’on aura à peine la force de vivre un jour, une heure, une seconde de plus. »

(Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 88)

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« À Paris, on ne vit pas, on se survit. C’est pourquoi la passion des femmes y est si puissante, le désir de la chair si vif : on a toujours la sensation que s’écoule la dernière seconde où la femme est encore à portée de nos mains… où le ciel est visible au-dessus des marronniers… où l’univers conserve un semblant d’apparence avant de s’anéantir. Le matin, sitôt l’aube, au lieu de voir le jour, on voit, par sa fenêtre, au-dessus de la ville, se traîner de longs pans de brumes indéfinissables, d’interminables écharpes de brouillards effilochés qui cachent les maisons, les rues, les gens, comme une jupe à franges dissimule les cuisses d’une femme, comme les guenilles de son sexe dissimulent le trou caché. »

(Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 88)

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« Paris a toujours l’air endormi. Les ciels y reposent paisibles sur des avenues moelleuses, sur des monuments en forme de lit. »

(Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 89)

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« Dès l’enfance, j’ai eu le plus grand mal à m’arracher au lit. Devenu adulte, homme mûr, homme désormais au seuil vaporeux de la vieillesse, je reste fidèle le plus possible à la station horizontale, aux yeux clos, à la rêverie au lieu de pensée, au rêve remplaçant la réalité, à ce qui fut dit le simulacre de la mort quand il est l’essence de la vie. Sommeil, soleil ! »

(Nota Bene, nº 11, Hiver 1983, p. 89)

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« J'ai commencé à écrire à 7 ans et je ne me suis jamais arrêté. J'ai publié mon premier livre à 40 ans. L'écriture, c'est la survie, si je n'écrivais pas, je crèverais. Je commence 5 livres à la fois, cette année j'en ai publié 7 ! C'est peut-être trop, je n'en sais rien. Je ne sais pas ce qui va se passer demain, ni qui je suis, ni rien du tout" J'ai toujours voulu aborder tous les genres, poésie, roman, théâtre, etc. Est-ce que c'est une dispersion ou plutôt mille fois la même chose? Balzac a écrit 100 fois plus que moi, Sade 1 000 fois plus, même en écrivant toute une vie, je trouve que 40 ou 50 livres, c'est super-minimum. Et je compte accélérer. »

(Libération, 16 décembre 1999)

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« On me classe parmi les auteurs érotiques, mais je crois que l'érotisme, c'est lorsqu'il ne se passe rien, surtout l'érotisme masculin. »

(Libération, 16 décembre 1999)

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« On a une limite dans l'écriture : jusqu'où peut-on aller avec notre langue très étroite? En français, dès qu'on dépasse, c'est trop, c'est dégueulasse. Je crois pourtant qu'on va aller vers l'obscénité dans le nouveau siècle, dans le texte et les images. La langue va progresser et on arrivera à faire passer l'obscène. »

(Libération, 16 décembre 1999)

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