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Quelques amis artistes de Pierre Bourgeade

Claude ALEXANDRE

 

BIOGRAPHIE

Claude Alexandre est née en 1940, elle vit à Paris jusqu’à son départ à Séville en 1999 où elle décède en août 2010. Elle y développe une véritable passion de la culture andalouse : la tauromachie, les rituels, le sacré, etc. Elle découvre la photographie en 1971 et rentre rapidement vers une recherche sur le corps dans tous ces extrêmes : l’homme, la femme, les homosexualités, le fétichisme, le sadomasochisme, le travestissement, l’enveloppement, etc. Parallèlement à l’enfantement, elle photographie la danse, la spiritualité et aussi le portrait que l’on retrouve dans son travail de manière récurrente. Pour Claude Alexandre la photo est un moyen de connaissance et de transmission. Durant toute sa vie, elle publie dans de nombreux médias : Camera International, Photo Magazine, Zoom, Photo-Reporter, Vogue Hommes, le Gai Pied, l’Echo des Savanes, Penthouse, Art Press, Le Recherche Photographique, Libération, le Monde, l’Officiel, Votre Beauté, Vis à Vis International, Demoma, Les Saisons de la danse, etc. Des cartes postales et affiches de son travail sont également publiées par les éditions Photomania à Paris et les éditions Asangre à Séville.

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • L'Ordre des ténèbres / Pierre Bourgeade ; photographies Claude Alexandre. Paris : Denoël, 1988. ISBN 2-207-23508-4

    • Le corps humain et son rituel sado-masochiste rendus par la photographie.

  • Brigitte Lahaie / Pierre Bourgeade ; photographies Claude Alexandre. Paris : La Musardine, 04/1999, 112 p. ISBN 2-84271-032-0

    • Portrait intimiste de Brigitte Lahaie, sex-symbol et star du X dans les années 1980, aujourd'hui chanteuse, comédienne ou animatrice d'émission télévisée.

  • Le Sang du toro : quête d'un torero mort dans l'arène. Biarritz : Atlantica, coll. "Eye", 06/2003, 72 p.

 

  • Toros, portfolio de photogr. de Claude Alexandre poème de P. Bourgeade. Chez Higgins, coll. « Témoignages » n° 13, 2007.

  • Corps sacré : Claude Alexandre. Paris : Edite, 11/2009, 223 p. ISBN 978-2-84608-276-1

    • Rétrospective biographique de C. Alexandre. Les nombreux textes qui accompagnent les images évoquent à travers son oeuvre un univers extrême qui part de la chair pour aboutir au sacré.

Mylène BESSON

 

BIOGRAPHIE

Mylène Besson est née en 1961 à Chambéry, où elle vit et travaille. Enfant, elle rêvait d’être comédienne, puis adolescente, ce sont les beaux-arts qui lui apparurent désigner la vie qui l’aspirait. C’est plus tard, grâce à des rencontres dont son compagnon le peintre Pierre Leloup, et une formation professionnelle qu'elle s'est retrouvée progressivement dans une vie artistique. Au sein du collectif des artistes savoyards avec la Compagnie du 1000 pattes, le théâtre de la Glèbe et la Galerie du Larith se développèrent plusieurs projets, en danse, théâtre et bien sûr en Arts plastiques. Avec Pierre Leloup, décédé en 2010, elle rencontre plusieurs écrivains et poètes dont Michel BUTOR, Bernard NOËL, Pierre BOURGEADE, Fernando ARRABAL avec lesquels elle collabore. Elle expose en France mais aussi à l’étranger dans le cadre de missions culturelles « dialogue création » (Bulgarie, Sénégal, Congo, Albanie). Sa première exposition personnelle date de 1989.

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • Théâtre de la féminité, poème, dessins de Mylène BESSON (Chez Mylène Besson, 2005)

  • En haut en bas, poème, dessins de Mylène BESSON (Chez Mylène Besson, 2007)

  • La Pointe ardente, poème, ill. de Mylène BESSON (Le Livre pauvre « Yeux, lacs », 2008)

 

  • L’Ombre portée, poème, ill. de Mylène BESSON (Chez Mylène Besson, 2009)

  • Visages secrets, poème, ill. de Mylène BESSON (Les Librairies Entre Les Lignes, 2010)

Page extraite de l'ouvrage Mylène Besson

Le Petit Abergement : Éd. Marie Morel - Regard, 12/2012 , 117 p. ISBN 978-2-919756-04-9

Irina IONESCO

 

BIOGRAPHIE

Irina Ionesco, née Irène Ionesco le 3 septembre 19301 à Paris, est une photographe française.

 

Ses parents sont des immigrés roumains venus de Constanța, en Roumanie, installés à Paris. Elle voyage et peint durant des années avant de découvrir la photographie. En 1974, son exposition à la Nikon Gallery (Paris) attire fortement l'attention. Bientôt, elle est publiée dans de nombreux magazines grands publics et artistiques comme L'Œil, Connaissance des arts, mais également dans certains autres érotiques ou pornographiques comme PHOTO, Playboy, Playmen et Penthouse, et recueils aujourd'hui très prisés des collectionneurs et expose dans les galeries du monde entier. Irina Ionesco a été pendant une dizaine d'années la compagne du peintre Corneille, fondateur du mouvement Cobra.

L'œuvre d'Irina Ionesco est surtout connue pour ses théâtralisations de femmes savamment habillées, parées de bijoux, gants et autres atours, accompagnées d'objets symboliques comme des foulards et parfois d'autres symboles fétichistes, posant quelques fois d'une manière provocante ou érotique. Certaines de ses photographies mettant en scène sa fille Eva, entre l'âge de 4 et 12 ans, ont d'ailleurs été qualifiés par les juges pour certaines d'entre elles « comme appartenant habituellement au registre de l'érotisme ou de la pornographie ».

Au cours des années 1970 et au début des années 1980, elle a photographié de nombreuses personnalités comme notamment Sylvia Kristel (héroïne du film Emmanuelle) ou Élisabeth Huppert pour l'édition française du magazine érotique Playboy, parmi d'autres modèles peu ou pas connus du tout mais qui ont contribué à l'essentiel du corpus de son œuvre photographique : Fafa, Vivianne, Maroussia, Sacha, etc.

Entre 2000 et 2012, Irina Ionesco réalise un important travail de photographie de mode pour la presse, avec notamment le magazine français Stiletto.

"La photographie a pour but de capter le présent et de satisfaire la mémoire. Or la mémoire n'est pas seulement pour nous le moyen de faire réapparaître le passé, qu'il soit agréable ou douloureux, elle est le moyen de transformer ce passé, un aliment constant de l'imagination et du rêve..." C'est ainsi que Pierre Bourgeade introduisait une exposition de l'œuvre photographique d'Irina Ionesco structurée par la dualité d’Éros et Thanatos. Et de poursuivre : "L'art d'Irina Ionesco prend racine au plus profond d'elle-même, il s'alimente aux sources intenses et diverses de sa vie. Irina Ionesco utilise l'image comme un moyen, parmi d'autres de l'autobiographie en mêlant deux univers d'images", images de l'enfance, images de la féminité, osant cette fusion en quoi les surréalistes voyaient l'"ABC" de la poésie..."

 

"La photographie est pour moi, écrit Irina Ionesco, un élément essentiellement poétique, je l'envisage comme une écriture théâtrale, où je fixe dans un déroulement obsessionnel et incessant tous mes phantasmes."

 

Jean‑Michel Devésa remarque que "le travail d'Irina Ionesco, depuis les années 1970, bénéficie d'une audience internationale : Irina Ionesco en photographiant la femme, souvent sa fille Eva, parfois des modèles célèbres ou pas (comme l'actrice hollandaise Sylvia Krystel), interroge inlassablement son double spéculaire et sa projection fantasmatique comme pour panser ses propres blessures, celles infligées par et dans une relation passionnelle et fusionnelle à la mère. Hantée et fascinée par l'imago tyrannique de la mère, ne parvenant pas à s'en détacher, Irina Ionesco n'a cessé à travers ses milliers de clichés de reproduire son spectre sensible, comme pour sinon s'en délivrer du moins transformer son emprise en œuvre d'art. On aura compris que la relation mère/fille à l'origine de la force et de l'économie créatrices d'Irina Ionesco a connu un transfert, qui n'a pas été parfois sans tension, éprouvant les liens de travail et d'amour entre Eva et l'artiste. L'œuvre d'Irina Ionesco interroge l'identité féminine dans son rapport au désir et à la sexualité par le truchement d'une mise en scène esthétisante du corps. Elle photographie ses modèles comme l'ombre projetée de la poupée qu'elle s'est sentie être dans son enfance. Son regard est celui d'un "regard‑miroir".

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • Le Divan : portfolio de photogr. de Irina IONESCO (Éd. Roger Borderie, 1981)

  • Cent onze photographies érotiques, d’Irina IONESCO (Éd. Roger Borderie « Images Obliques » n° 6, 1981)

  • Cent photos érotiques, d’Irina IONESCO (Éd. Roger Borderie « Images Obliques », 1982)

  • Passions, photogr. d’Irina IONESCO (coéd. Pink Star / Le Club de livre secret, 1984)

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • Si l'esprit bat…,poème, peintures de Pierre LELOUP (Chez Pierre Leloup, 2004)

  • Café Verlaine, poème, photogr. de Pierre LELOUP (Chez Pierre Leloup, 2007)

  • "Chez Baudelaire", poème, photogr. de Pierre LELOUP (Chez Pierre Leloup, 2007)

  • Le Jardin sentimental, photogr. de Pierre LELOUP (Chez Pierre Leloup, 2008)

Pierre LELOUP

 

BIOGRAPHIE

Pierre Leloup est né le 7 mars 1955 à Chambéry (Savoie). Son père est musicien, sa mère d’origine argentine est infirmière. Très tôt Pierre fréquente l’atelier de peinture de la MJC : il décide de devenir peintre. Sa première exposition personnelle date de 1975. Entré à l’École des Beaux-Arts de Grenoble à 16 ans, il en sort diplômé en 1977. Il y a découvert la gravure et s’achète une presse.

 

En 1980, il rencontre Mylène Besson avec qui il aura deux enfants, Anouk en 1992 et Pablo en 1996. Débordant d’énergie, très fédérateur, il crée cette même année avec ses amis artistes (musiciens, écrivains, comédiens, peintres...) le Collectif des Artistes Savoyards (CAS). Il édite au nom du CAS deux nouvelles, Samira et La Barque rouge, illustrées de gravures, et signe son premier livre en collaboration Les Ventres de pierres avec Patrick Chemin. André Villers organise une rencontre avec Michel Butor : en 1981, Don Juan dans la propriété des souffles inaugure une collaboration qui ne prendra fin qu’à sa mort.

 

Près de cinquante livres, objets, planches verront le jour. À Chambéry où il vit, il ouvre et s’occupe de plusieurs lieux d'exposition. En parallèle à ses nombreuses expositions de peinture (132 en France et 21 à l’étranger), il réalise au total une centaine de livres, objets, planches... Il décède le 10 janvier 2010.

Henri MACCHERONI

 

BIOGRAPHIE

Né à Nice en 1932, Henri Maccheroni débuta dans les années soixante avec de grandes toiles post-surréalistes associant une forme d’abstraction biomorphique proche des automatistes québécois et certaines tendances surréalistes empreintes d’abstraction. 

Travaillant par séries (les Mondes inachevés, les Nocturnes, les Archéologies Bronze, New York First Time…), il s’attache à interroger les mythes de la peinture occidentale : Eros, Thanatos, la Crucifixion, la Ville et la peinture elle-même comme fondement d’une écriture esthétique. 

Durant les années soixante-dix, il pratiqua et théorisa un art « socio-critique » (L’Armoire aux bocaux, Cadeau pour les partisans de la peine de mort…). 

À partir de 1968, la photographie prend une place importante dans son œuvre. Ici encore, l’approche en « séries » domine (2000 photographies du sexe d’une femme, Crânes-Vanités, Grandes Suites archéologiques…). La photographie se mêle à de nombreux collages et découpages (Manhattan-gris). 

Henri Maccheroni pratique également la gravure (eau-forte, pointe sèche, manière-noire). En 1982, avec Michel Butor, il fonde le Centre national d’art contemporain (Villa Arson) à Nice. Il a participé à de nombreuses expositions de groupe en France et à l'étranger et figure dans de nombreux ouvrages collectifs.

Cent vingt livres jalonnent son parcours de peintre, photographe et graveur. Ils témoignent de ses nombreuses collaborations avec ses amis poètes et écrivains : Jean-François Lyotard, Pierre Bourgeade, Michel Butor, Raphaël Monticelli ou Claude Louis-Combet.

Henri Macchroni est décédé le 25 mai 2016, à l'âge de 83 ans.

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • A, noir corset velu, poèmes, photogr. de Henri MACCHERONI (les Mains libres / Jean Petithory, 1972)

  • Crânes, poèmes, gravures et sérigraphie de Henri MACCHERONI (La Manière noire, 1996)

  • Ô, plein de strideurs étranges, poèmes, photogr. de Henri MACCHERONI (Abstème & Bobance, 2004). Justification du tirage :

    • 6 exemplaires manuscrits par Pierre Bourgeade sur papier Nettuno 140 g, comportant 11 photographies originales d’Henri Maccheroni, format 13 x 18 cm et enrichis d’un tirage original signé de L’Immaculée Conception, format 18 x 24 cm, tous signés par les auteurs.
    52 pages. Emboîtage d’éditeur, 20 x 26 cm.
    Prix : 2300 €

    • 31 exemplaires numérotés sur papier Nettuno 100 g, signés par les auteurs, comportant 11 photographies originales signées d’Henri Maccheroni sur papier baryté, format 13 x 18 cm.
    52 pages. Étui 18 x 22 cm.
    Prix : 900 €

  • Un après midi chez Pierre Molinier, de Henri MACCHERONI, préf. de Pierre BOURGEADE (Opales-Pleine page éditeurs, 2005) La Légende du sexe féminin : 2000 photos du sexe d'une femme : l'intégrale. Vol. 1, photogr. et poèmes Henri MACCHERONI, texte inédit de P. Bourgeade (Ponte Vecchio ed., 2009) 

MAN RAY

 

BIOGRAPHIE

Emmanuel Rudnitsky, dit Man Ray, naît à Philadelphie en 1890. Il commence des études d'architecture mais les abandonne rapidement pour se consacrer à l'art. Très vite, sa carrière commence, en 1912, à New York, en tant que publicitaire et il se lie d'amitié avec des artistes d'avant-garde tels que Marcel Duchamp. Ses travaux varient de la peinture fauve à la photographie. Il fonde rapidement, avec Marcel Duchamp, une branche américaine dadaïste, en 1915, mais qui se révèlera infructueuse.

En 1921, Man Ray arrive à Paris et fréquente, avec Duchamp, le mouvement Dada français. Il présente ses premiers « Ready-made ». Après quelques essais, notamment au pistolet à peinture, Man Ray se consacre à la photographie qui devient pour lui le meilleur moyen d'expression de l'Art moderne. Plusieurs personnages célèbres de l'époque passent derrière son objectif tels que Jean Cocteau ou James Joyce. Man Ray révolutionne la photographie pendant plus de trente ans, à Montparnasse, en faisant notamment des séries de nus de Meret Oppenheim, artiste également surréaliste. Il découvre en outre la « solarisation », une technique permettant de donner une sorte d'aura autour du personnage de ses photographies. Ses photographies sont surréalistes comme Le violon d'Ingres, une des œuvres les plus connues de l'artiste.

Tout au long de son existence, Man Ray poursuit ses travaux photographiques mais s’exprime aussi avec la peinture, l'assemblage et le collage. Il décède à Paris en 1976 et est inhumé au cimetière du Montparnasse. On peut lire sur sa pierre tombale l'inscription « Unconcerned, but not indifferent » qui veut dire « Détaché mais pas indifférent ». Man Ray deviendra l'un des plus grands artistes dadaïste et surréaliste en révolutionnant la photographie mondiale.

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • Bonsoir, Man Ray. Paris : Belfond, 1972. Rééd. 1990, 180 p. ISBN 2-7144-2581-X

  • Bonsoir, Man Ray. Montrouge : Maeght, 06/2002, 133 p. ISBN 2-86941-301-7

    • P. Bourgeade livre ici le texte de quelques entretiens avec l'artiste. Ces conversations sont suivies d'écrits inédits du peintre sur son parcours.

  • Buenas Noches, Man Ray : conversaciones con el artista (Bonsoir, Man Ray). Trad. en espagnol par María José Furió Liu y Gloria Méndez. Madrid : La Fabrica, [2007], 117p. (BlowUp, Libros únicos). ISBN : 8496466833. ISBN-13: 9788496466838

  • Man rei tono taiwa (Bonsoir Man Ray, éd. 1972). Trad. en japonais par Kenjiro Matsuda et Kazuko Hiraide. Éd. de la Rose des vents‑suiseisha (2-10-1-201, Koishikawa, Bunkyo-ku – Tokyo, 1995, 195 p.

  • New York Party (Gallimard "Le Chemin", 1969 - rééd. "L'Imaginaire" n° 614, 2011)

 

  • La Photographie est l’art : 12 photogr. de MAN RAY ; avant-pr. de P. Bourgeade (Galerie Marion Meyer, 2006)

Pierre MOLINIER

 

BIOGRAPHIE

Né le 13 avril 1900 à Agen, Pierre Molinier est connu pour ses photographies à forte charge érotique, images ambigües de l'androgynie et du fétichisme, mises en scène de soi et du corps. Pierre Molinier s'installe à Bordeaux en 1919, où il s'établit comme artisan peintre, activité qu'il exercera jusqu'en 1960, en parallèle à son activité artistique. Ses premières oeuvres sont figuratives et abordent des thèmes classiques : paysage, nature morte, portrait. Jusqu'en 1951, il expose au Salon des Indépendants de Bordeaux : la présentation cette année-là de la toile Le Grand Combat, représentant des corps enlacés, fait scandale.

Quatre ans plus tard, Pierre Molinier envoie des reproductions de ses tableaux à André Breton, qui lui répond avec enthousiasme : « procurent un frisson sans cesse renouvelé et cela me donne toute la mesure de leur pouvoir magique. Vous êtes aujourd'hui le maître du vertige ». Le pape du surréalisme lui permet d'exposer en 1956 à la galerie A l'Etoile scellée, puis en 1959 à la 8ème Exposition Internationale du Surréalisme, dédiée à Eros. Si Pierre Molinier est membre du groupe surréaliste de 1955 à 1969, il reste cependant en marge.

À partir des années 1960, alors qu'il a pris sa retrait de son métier de peintre en bâtiment, Pierre Molinier se consacre entièrement à son oeuvre photographique, et notamment à des autoportraits en photomontages. L'artiste se photographie en travesti, ou photographie ses amis, avant de découper les images et de rephotographier son collage pour obtenir une image « idéale ». Erotisme et ésotérisme se mêlent dans son oeuvre.

En 1974, Pierre Molinier participe à l'exposition collective Transformer. Aspekte der Travestie, au Kunstmuseum de Lucerne, en Suisse. Le 3 mars 1976, il se donne la mort d'un coup de revolver.
 

Pierre Bourgeade publie en 1966 Les Immortelles (Gallimard), un recueil de nouvelles adapté et mis en scène pour la Ve Biennale de Paris. Les prises de vues du spectacle seront éditées par Éric Losfeld en 1969. Une des nouvelles met en scène un garçon amoureux des jambes de sa sœur, c’est l’histoire de jeunesse de Pierre Molinier, peintre bordelais, photographe, fétichiste de la jambe et du talon aiguille. Toujours alerté par ses amis libraires, de ce qui peut le concerner, Moliner prend contact avec l’auteur en écrivant chez Gallimard. Débutent une amitié et une compréhension de Molinier par Pierre Bourgeade, poète, qui en a fait son meilleur observateur, sinon complice. Bourgeade est sans doute celui qui en parle le mieux.

 

« Passer la porte de son appartement, a témoigné Pierre Bourgeade, ce n'était pas errer dans un monde marginal, c'était franchir le seuil d'un autre monde. Un monde de velours noir, de lourdes tentures et de miroirs dans lesquels se reflétaient ses créatures, mannequins aux visages de poupées dont les yeux de biche, derrière la voilette, semblaient scruter le visiteur. Mais le personnage principal, c'est le démiurge Molinier, qui ne cessera de se démultiplier dans d'étonnants autoportraits travestis dont les seules traces seront des merveilleux photomontages au petit format en noir et blanc. Molinier est un artiste contemporain de génie, précurseur de l'art corporel. »

 

Pierre Bourgeade, dans sa préface à Cent photographies érotiques (Éditions Borderie, 1979), écrit : « Je mesurais (face à Molinier - NDLR) combien la chose la plus simple au monde qui soit, exprimer son désir et le vivre lorsque cela ne dépend que de soi, est aussi la chose la plus impossible, et devant quel martien nous nous trouvons si, sous nos yeux, parle et se meut un être libre. »

 

Pierre Bourgeade a publié dans L'Aurore bauréale (Gallimard "Le Chemin", 1973) une nouvelle, Nocturne, qui raconte une visite à Pierre Molinier.

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • « Qu'est-ce que le sperme a à voir avec la peinture ?» (Un mois après le suicide de Pierre Molinier), article de Pierre BOURGEADE, Libération, Paris, 17 mai 1976

 

  • Cent photographies érotiques, de Pierre MOLINIER (Éd. Roger Borderie et M. Camus « Images obliques » n° 4, 1979)

  • Le Mystère Molinier : Pierre Molinier et ses ami(e)s, de Pierre BOURGEADE (Oudin / Voix Richard Meier « Collection d’Écrits », 1997). Tiré à 300 expl. dont 30 expl de tête.

  • Visite à Pierre Molinier, poèmes et dessins (À l’Enseigne des Oudin, 2002). 20 expl.+ 11 HC. + 20 expl. de tête.

  • « Le corps, objet humain », article de Pierre BOURGEADE, dans Le corps, la structure. Sémiotique et mise en scène (Colloque « Arts, littérature et langage du corps » , I), Textes réunis par Jean-Michel Devésa, Bordeaux : Pleine Page éditeur, 2004, p. 97-103.

  • Un après-midi chez Pierre Molinier, de Henri MACCHERONI (Opales-Pleine page éditeurs, 2005)

  • Éloge des fétichistes, de Pierre BOURGEADE (Tristram, 2009)

Marie MOREL

 

BIOGRAPHIE

Marie Morel est née le 3 septembre 1954 à Paris. Sa mère Odette Ducarre, est peintre et architecte, son père Robert Morel, est écrivain et éditeur ; dès l’enfance, Marie dessine, peint, écrit, tout naturellement dans ce terreau familial ; elle ne s’arrêtera jamais plus. Marie entre à l’école nationale du cirque à Paris ; en même temps, elle va au conservatoire de musique, car ses parents refusent qu’elle entre à l’école des Beaux-Arts (« elle avait déjà tout ce qu’il fallait, ils auraient pu l’abîmer ! » disaient-ils) ; elle continue à peindre et à dessiner en même temps ; et fait sa première exposition en 1977. À 20 ans, Marie décide de faire essentiellement de la peinture, elle expose son travail de plus en plus. Elle publie, parallèlement à son travail de peintre, une petite revue d’art : « Regard », consacrée aux peintres et aux artistes qu’elle aime. Elle vit et travaille, depuis 1988, dans un petit village calme et isolé, dans les monts du Valromey.

 

Pierre Bourgeade avait repris le titre d'une de ses œuvres, Sois libre. Il célébrait "un peintre à part. Une œuvre intense, poétique, mystérieuse". Rappelant au passage Kafka, la solitude et les trois principes : vision, méditation, ascèse. À l'autre bout, sur la toile, joie, obsession, danse.

PUBLICATIONS AVEC PIERRE BOURGEADE

  • Marie Morel : peintures / éd. Jean-Loup Cléaud et Paul Greffet (IUFM – Centre de Bourg en Bresse, 2005)

 

  • Portfolio n° 1, nouvelles, peintures de Marie MOREL (Regard, 2007)

  • Animamours / Pierre Bourgeade ; dessins Marie Morel. Lausanne : HumuS, collection "Eros-Oser", 2008, 60 p. ISBN 2-940 127-43-3

    • Dix contes autour des animaux et des plaisirs des corps humains, mais sans s’emmêler !

  • Marie Morel : peintures / éd. Carine Lorenzoni (Editions avec un C comme chalu-mots, 2009)

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